Le Ponte Vecchio.

Florence, août 1987.

On n’en finirait pas de décliner les noms – Cimabue, Giotto, Donatello, Cellini, Léonard de Vinci, Michel-Ange, et Dante aussi – qui ont fait de Florence la capitale des arts italiens ; on peut ajouter les architectes, les sculpteurs, des musiciens. Et Machiavel, car les rudes constructions à bossage qui imprègnent la ville aristocratique d’une froideur hostile révèlent le même souci de gouverner par tous les moyens. Nous n’oublions pas non plus les bûchers que dressa l’inquiétant Savonarole avant d’y finir lui-même ses jours, victime des feux qu’il avait allumés.

Il y a tant de merveilles à Florence que nous avons choisi, modestement, de présenter cette image paisible du vieux pont qui franchit l’Arno. Cet ouvrage est une étroite rue piétonne où se sont installées de minuscules boutiques de luxe qui exposent des bijoux d’or, des gants colorés, des camées délicats. A son sommet, à peine soupçonnable, la galerie Vasari relie les Offices sur la rive droite au palais Pitti sur la rive gauche, après un parcours d’un kilomètre où l’on peut contempler mille, vraiment mille, autoportraits.

Pour cette image le photographe a utilisé un artifice des années quatre-vingt, un filtre orange dégradé qui donne au ciel la couleur du couchant. On comprend qu’il a cherché ainsi à adoucir l’impression laissée par cette ville de violences et de meurtres en utilisant les teintes dorées du doux Botticelli.

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